L’art conceptuel est un courant artistique apparu dans les années 1960, principalement aux États-Unis et en Europe. Sa particularité est de placer l’idée ou le concept au cœur de l’œuvre, plutôt que l’objet matériel ou esthétique produit.
Principes clés :
- Primauté de l’idée : l’importance réside dans la démarche intellectuelle, pas dans l’objet final.
- Dématérialisation de l’art : l’œuvre peut être un texte, une instruction, une performance, une photographie ou même un simple énoncé.
- Critique du marché de l’art : en s’affranchissant de l’objet (toile, sculpture…), l’art conceptuel remet en cause la valeur marchande traditionnelle.
- Interaction avec le spectateur : celui-ci est souvent invité à réfléchir, compléter ou même réaliser l’œuvre à partir d’instructions données par l’artiste.
Exemples emblématiques :
- Marcel Duchamp (précurseur) avec ses ready-made comme l’« Urinoir » (1917), qui questionne la définition même de l’art.
- Joseph Kosuth (One and Three Chairs, 1965) qui juxtapose une chaise réelle, sa photo et la définition du mot « chaise ».
- Sol LeWitt (années 1960–70), qui rédige des instructions permettant à d’autres de réaliser ses dessins muraux.
- Yoko Ono, avec son Grapefruit (1964), recueil d’instructions poétiques et performatives.
Héritage :
L’art conceptuel a profondément marqué l’art contemporain : installations, performances, land art, ou encore art numérique héritent de cette logique où penser l’art vaut autant, sinon plus, que le fabriquer.

